
La zone de Durbuy, depuis l'explosion de la centrale nucléaire de Tihange. Source: création de Paul Chadeisson, reproduite avec l'aimable autorisation de l'auteur.
Behind the scene
Legalys est un cabinet d’avocat de taille mondiale. Comme de nombreuses entreprises, elle organise régulièrement des activités de team building, censées souder les membres de l’équipe… et mettre en évidence, le cas échéant, les éléments forts et les maillons faibles. Bien évidemment, l’ensemble des activités des employés1 sont filmées en permanence et analysées par des armées de psycho-sociologues, aidés dans leur tâche par des programmes d’analyse comportementale.
Cette fois-ci, le week-end de team building organisé par Legalys est particulièrement important puisque Mr Brown, l’un des partners les plus rentables de la firme se trouvant à la tête de la division Corporate Benelux de celle-ci, s’apprête à prendre sa retraite après de nombreuses années de bons et loyaux services (entendez par là : il lui a été demandé par le Board de se retirer, sa rentabilité commençant à décroître). Le moment est donc venu de lui trouver un successeur parmi les nombreux counsels aux dents longues de son département. Tel est l’enjeu du week-end, que chacun feint d’ignorer mais qui n’a en réalité échappé à personne. Seulement voilà : l’un des counsels a décidé de ne pas jouer selon les règles du jeu.
Anthony Verbist est un jeune avocat ambitieux mais – malheureusement pour lui – pas assez compétent pour gravir les échelons du pouvoir jusqu’au sommet. Fin de la trentaine, l’air arrogant, les cheveux blond filasse, de petites lunettes cerclées d’or, des costumes en synthextile qui peinent à absorber sa transpiration… Son ennemie jurée, c’est Idril, une elfe qui semble plus jeune que lui (mais comment savoir avec ces maudites créatures?) et, bien qu’elle n’ait intégré la firme qu’il y a deux ans, s’est déjà rendue indispensable auprès de Mr Brown… au point qu’on soupçonne déjà qu’il la recommandera comme successeur auprès du Board… Non contente d’être douée dans son travail, elle est également extrêmement belle (les cheveux sombres comme la nuit, un visage pâle doté de hautes pommettes), bien qu’elle fasse tout pour ne pas attiser l’animosité de ses collègues. Elle n’a cependant pas pu dissimuler une légère moue de dégoût lorsque, lors d’une autre activité entre employés de la firme, elle a repoussé les avances d’un Anthony passablement éméché. Il ne le lui a jamais pardonné.
Anthony est persuadé qu’il ferait un meilleur partner qu’Idril, si seulement on lui donnait l’occasion de mettre en avant ses aptitudes au leadership. Et, comme Mr Brown le lui a très bien enseigné, lorsqu’une occasion ne se présente pas spontanément, il faut parfois savoir la créer.
En l’occurrence, un week-end de team building est donc organisé par la firme aux environs de Durbuy. L’endroit est idéal : la campagne aux alentours est encore ravagée par l’explosion de la centrale nucléaire de Tihange survenue lors du Crash 2.0 de 2064, ce qui a permis à Legalys de racheter une grande propriété à bas prix et suffit à éloigner les curieux; d’autre part, les radiations sont suffisamment retombées pour qu’un séjour de deux jours ne présente pas de risques significatifs pour la santé de ses employés. Le week-end doit normalement se dérouler sous la forme d’une succession de présentations, de discours, de séminaires ayant pour thème les chiffres de l’année écoulée, les marches émergents, etc. A mourir d’ennui.
C’est dans ce contexte qu’Anthony décide de faire appel à une bande de shadowrunners pour pimenter un peu le séjour. Officiellement, ceux-ci seront engagés par Legalys dans le but de simuler une prise d’otage. Je dis bien simuler : le but est de vérifier la manière dont les employés se comportent dans le cadre d’une véritable situation de stress, ce qui est beaucoup plus probant que tous les moot courts (procès fictifs) auxquels ils pourraient se livrer. Ainsi, on pourra vérifier leur aptitude au commandement, à l’improvisation, etc. Pour que le test soit encore plus efficace, le symbole de l’autorité – en la personne de Mr Brown – devra être mise hors course dès le début. On remet à cet égard aux personnages un taser modifié pour diminuer sa puissance. En effet, sans le chef de leur département, les employés seront vraiment livrés à eux-mêmes et pourront donc révéler leurs véritables capacités – le tout sous l’oeil des caméras de surveillance de Legalys qui n’en perdront pas une miette.
L’idée est ingénieuse, mais Anthony a poussé les choses plus loin pour mettre tous les atouts de son côté. En réalité, le taser a été modifié pour fonctionner exactement sur la même fréquence que le pace-maker inséré dans la poitrine de Mr Brown – plus précisément, pour dérégler celui-ci dès l’impact. Ainsi, Anthony ne se contente pas de mettre de côté Mr Brown pour la durée de la scène : il élimine purement et simplement celui qui ne l’aurait jamais désigné comme successeur. Quant à Idril et aux autres counsels, Anthony compte sur le bénéfice de la surprise pour pouvoir briller aux yeux de la hiérarchie de Legalys.
Ordre de mission
Mr Johnson a donné rendez-vous aux personnage au Carré – la plus grande boîte de nuit de Liège, occupant l’emplacement de plusieurs pâtés de maison et divisée à l’intérieur en de nombreuses salles d’ambiances différentes. Dans l’ensemble, la République Populaire Socialiste d’Outre-Meuse (RéPSOM) a sombré dans la dépression économique et ne bénéficie pas des dernières infrastructures qui accompagnent généralement l’implantation des mégacorpos. A l’entrée de la boîte, des prostituées équipées d’une puce BTL personafix Septième Ciel 2.0 aguichent les personnages.
Mr Johnson est un troll massif assis au fond d’une salle sombre où l’on diffuse de la musique rétro des années 2050 et où les consommateurs jouent à des jeux tout aussi ringards (tel un vieux Pacman en RV qui inflige des décharges au joueur chaque fois qu’un fantôme le rattrape, un flipper qui crache les billes à l’aide d’un pistolet scotché à la machine, etc.). Mr Johnson est en train de siroter un cocktail noirâtre (un péké benzine, spécialité de la maison). Il invite les shadowrunners à s’asseoir en face de lui sur des chaises minuscules qui le rendent encore plus imposant. Personne ne leur prête vraiment attention.
Mr Johnson demande aux personnages s’ils sont familiers avec le concept de jeux de rôles. Vous savez, ce genre de trucs qu’on fait en entreprises pour tester les capacités de chacun dans une situation virtuelle. Eh bien, c’est exactement ce dont il s’agit ici. On va leur demander de jouer un rôle. Pourquoi eux ? Eh bien… en réalité, en raison de leur manque de références. On ne voudrait pas engager quelqu’un de vraiment dangereux sur ce coup, n’est-ce pas? (Anthony, surtout, ne voudrait pas…). Cela étant, la Firme a pensé que ce serait sans doute plus crédible si on faisait appel à de véritables malabars, plutôt qu’à des acteurs. Ceux-ci n’auraient jamais obtenu dans les délais requis les permis nécessaires pour port d’armes et de composantes cybernétiques, et ça fait quand même plus réel, non ? La paie s’élève à 1.000 ¥ par shadowrunner. Pour un job sans référence et sans danger, c’est vraiment bien payé. La moitié payable immédiatement, le reste après accomplissement de la mission. S’ils négocient, ils peuvent monter jusqu’à 2.000 ¥.
Si les personnages acceptent, Mr Johnson leur donne les détails de la mission, à commencer par le nom de Legalys. Il leur fait même signer un PDF de 120 pages en minuscules caractères par lequel la Firme renonce en gros à toute responsabilité à leur encontre. C’est évidemment un faux, mais difficile à identifier lorsqu’on ne connaît rien aux protocoles internes à la Firme.
Très important : les personnages doivent donc neutraliser Mr Brown par un coup de ce taser, spécialement modifié pour éviter tout dégât; après cela, ils doivent s’abstenir de toute intervention, et attendre bien tranquillement jusqu’à ce que la « sécurité » les fasse sortir. Ils reviendront alors pour la soirée dansante avec les employés (champagne à volonté). L’important est en tout cas de ne pas se mêler aux discussions entre employés, afin d’éviter d’influencer le « jeu de rôles ».
Pour preuve de son caractère inoffensif, Mr Johnson invite les personnages à tirer sur lui avec le taser. Il bande ses muscles. Quand le coup part, toutes les conversations s’arrêtent et tous les regards se tournent vers les personnages : tout le monde s’attend à ce que Mr Johnson leur pète les dents. Mais, après avoir serré celles-ci pendant quelques secondes, il sourit et lève son verre. Les conversations reprennent.
Un plan sans accroc
Eloge du profit
Les personnages sont invités à se présenter devant les grilles des bâtiments de Legalys, dans la campagne de Durbuy, à 17h55 précise un samedi soir. Les grilles s’ouvrent silencieusement et leur livrent l’accès au bâtiment. Les personnages ne rencontrent aucune opposition sur leur passage. Après l’entrée, une double porte fermée donne sur une grande salle de conférence derrière laquelle on entend le bruit d’une présentation en cours, puis des applaudissements. Les personnages sont censés faire leur entrée à 18h02 précises.
En réalité, tout a été extrêmement bien minuté par Anthony, grâce au concours de Ben. Au sein du département Benelux de Legalys, Anthony était plus particulièrement en charge des affaires de criminalité informatique. Il y a quelques années, il a été consulté par Ben. Les honoraires de Legalys étaient beaucoup trop élevés pour que Ben puisse se les payer mais Anthony a néanmoins accepté d’assurer sa défense à titre personnel, à l’insu du cabinet. Il a ainsi évité la prison (et peut-être pire) à Ben, et grâce à quelques contacts hauts placés (autre échange de faveurs au niveau de la Cour corporatiste), les poursuites contre Ben ont été classées sans suite. Mais Anthony a gardé un dossier contre lui, dans l’idée qu’il pourrait bien en avoir besoin un jour. C’est ce qui s’est passé à l’époque du scénario. Anthony a utilisé Ben pour trafiquer l’arme (sans lui expliquer que ça aurait pour effet de tuer quelqu’un, mais Ben sait que c’est pour provoquer un court-circuit); et Ben se trouve dans une camionnette dissimulée par des buissons, à l’arrière du bâtiment, pour pouvoir hacker le système de sécurité du bâtiment (qui n’est pas très élevé : après tout, ce n’est qu’une résidence « de vacances » des employés de la firme). Si jamais les personnages repèrent Ben avant d’entrer dans le bâtiment, il lève le pouce et leur fait un sourire nerveux; s’ils l’interrogent, il bredouille quelque chose comme quoi il est là pour s’assurer que tout se passe bien au niveau au niveau de la mise en scène – ce qui est d’ailleurs la stricte vérité.
Quand les personnages font leur entrée, Anthony vient de terminer sa présentation relative aux bénéfices de la firme dans les secteurs émergents au cours de la dernière année. Après qu’il ait rappelé à ses auditeurs que « L’avocat est un entrepreneur », les applaudissements crépitent et Mr Brown le remercie et l’invite à reprendre sa place. Il s’apprête à céder la parole à Idril lorsque les personnages font irruption.
Il faut bien comprendre que Ben n’a pas entièrement désactivé les systèmes de sécurité : les caméras présentes dans la salle de réunion fonctionnent encore parfaitement, mais le système est simplement empêché de réagir à l’intrusion. Ce qui signifie que le visage et les actes des personnages (ainsi, d’ailleurs, que de toutes les personnes présentes) sont donc filmés par de nombreuses caméras (conformément d’ailleurs au « contrat » signé par les shadowrunners). Lorsque Mr Brown est abattu, Idril se précipite à son chevet tandis qu’Anthony s’avance, « courageusement », vers les personnages pour leur dire que s’ils veulent obtenir quoi que ce soit, ils feraient mieux de laisser les otages leur présenter une offre. C’est alors qu’Anthony rassemble fermement les personnes présentes (la plupart complètement paniquées) et leur explique à voix basse qu’il doivent essayer de gagner du temps. Et c’est exactement ce qu’il compte faire : car, à 18h10, Ben a reçu instruction de libérer les systèmes de sécurité. En attendant, fort du mandat de négociateur que lui ont donné ses petits collègues apeurés, Anthony s’avance vers les personnages pour leur faire entendre raison et les endormir de ses belles paroles : mieux vaut trouver un accord global dans l’intérêt de toutes les parties concernées, sinon il risque d’y avoir des dégâts collatéraux de part et d’autre, les personnages ne doivent pas uniquement penser à l’argent immédiat mais également à obtenir un sauf-conduit, justement Legalys peut leur proposer les services d’une société tierce bien connue sur le marché, etc. Anthony paraît assez sûr de lui, car il sait que les personnages sont payés pour l’écouter, en même temps il ne peut réprimer une certaine nervosité (il sue à grosse goutes) car il sait que les personnages sont de vrais shadowrunners donc, par définition, imprévisible. En revanche, quand la sécurité arrive, Anthony plonge à couvert car il sait que cette fois, c’est pour du vrai.
L'arrivée de la sécurité
A l’heure dite, deux drones de sécurité à rotors surgissent dans la pièce. Ce sont des MCT-Nissan Roto-drone équipés d’une mitraillette HK 227X (VD 5P, SA/TR/TA, CR (1), 30 balles) :
- Caractéristiques : Autopilote 3, Constitution 3, Blindage 2, Senseurs 3
- Compétences : Acquisition d’arme 3, Défense 2, Perception 3
- Passes d’Initiative : 3 (cf SR4A, p. 167)
- Initiative : 6
- Attaque :
- Semi-Automatique (2 attaques par Phase) : 6 et 6 (-2 si 2e cible), VD 5P
- Tir en rafale (2 attaques par Phase, 3 balles / attaque) : 5 et 4 (-2 si 2e cible)
- Rafale concentrée : VD 7P
- Rafale large : VD 5P, -2 à la défense
- Rafale longue (6 balles, combinable avec rafale courte) : 2 et 1
-
- Rafale concentrée : VD 10P
- Rafale large : VD 5P, -5 à la défense
-
- Défense à distance : 3 – Défense totale : 5
- Résistance aux dommages : 5 (dont 2 de Blindage)
- Moniteur de condition : 10 cases
- Perception : 6
Idril la Magicienne peut également tenter de lancer un sort sur l’un des personnages. Mais elle n’est pas violente. Elle lancera donc un sort de Confusion de masse (SR4A, p. 208). Le sort est lancée à Puissance 3. Magie 3, Lancement de Sort 3. Les personnages résistent avec Volonté (+ Contresort). Un jet de Magie + Intuition (3) est requis pour détecter qu’un sort est lancé.
Les personnages entendent également le bruit des pales d’un hélicoptère. En effet, la Lone Star est prévenue depuis 18h03 (seuls les systèmes de sécurité interne étaient paralysés). Ceci devrait inciter les personnages à fuir ! Eventuellement en brisant la grande baie vitrée qui court tout le long de la salle de conférence (vole en éclat sous les impacts des balles perdues).
Des dobermans cybernétiques se mettent à les poursuivre :
- Con 2, Agi 3, Réa 3, For 2, Init 6, PI 1
- Combat 3, Perception 2, Pistage 2
- Attaque : 6 – Dégât 2VD
- Défense : 6 (mêlée), 3 (distance)
- Yeux infrarouges, armure dermique (2)
Enfin, l’hélicoptère n’hésitera pas à poursuivre les personnages dans la campagne. Il est contrôlé depuis la base par un pilote en rigging. Il s’agit d’un Northup Wasp :
- Intuition 5, Armes de véhicule 3, Pilotage hélico 4
- Hélico : Autopilote 2, Réponse 4, Structure 10, Blindage 6, Senseur 2
- Arme : AK-97 Carabine, VD 5P, SA / TR / TA, CR (1) avec système pneumatique CR (3) et visée laser (+1)
- Passes d’Initiative 2 (cold sim)
- Initiative 9
- Attaque 5
- Semi-Automatique (2 attaques par phase) : 6 et 6, VD 5P
- Rafale courte : 6 et 6
- Concentrée : VD 7
- Large : -2 à la défense, VD 5
- Rafale longue (combinable avec une rafale courte) : 5 ou 4
- Concentrée : VD 10
- Large : -5 à la défense, VD 5
- Rafale automatique : 1
- Concentrée : VD 14
- Large : -9 à la défense
- Résistance aux dommage 16 (dont 6 de Blindage)
- Pilotage 8
La course poursuite peut prendre fin si les personnages parviennent à éliminer l’hélico, à se mettre à couvert (dans une forêt, une ferme…) ou à sortir du territoire de la RéPSOM (le contrat Lone Star comportait une limite territoriale).
Sauver sa peau
Démêler les fils
Dès le lendemain, la tête des personnages est mise à prix par Legalys. Les images tridéo de leur tenative de prise d’otage sont diffusées sur toute la Matrice. Mauvaise pub… Les personnages peuvent s’en sortir de plusieurs manières :
- Ils peuvent avoir pris en otage Anthony lors de leur fuite. En ce cas, ils parviendront sans doute à lui faire cracher le morceau assez facilement avec un peu d’intimidation, mais la difficulté sera de convaincre Legalys que ces confessions sont sincères. En cas de négociation, ils enverront Idril comme négociatrice (cf ci-dessous) mais des chasseurs de têtes mal intentionnés pourraient, par le plus grand des hasards, venir compromettre la rencontre. Plus probablement, les personnages ont fui la queue entre les jambes sans penser (ou avoir l’occasion) de prendre avec eux un otage. D’autres pistes sont alors envisageables.
- Ainsi, le contrat qui leur a été remis a été falsifié par Anthony. En réalité, il a réutilisé un contrat conclu par un de ses petits collègues, Dimitri Petit, un workoholic de première catégorie pour qui Legalys représente sa seule raison d’exister. Dimitri ne comprend évidemment pas ce qui se passe, mais si on l’interroge avec tact, il se souviendra qu’Anthony lui a récemment demandé l’accès à ce document « pour s’en inspirer dans un autre dossier ». Bien sûr, c’est contraire aux protocoles de sécurité interne de la boîte, mais comme c’est un collègue/ami (Dimitri ne sait pas trop quelle est la différence), comment lui refuser?…
- Autre piste : l’arme modifiée. La modification ne permet pas de remonter à Ben, mais pour pouvoir effectuer la modification, il fallait connaître précisément la signature électronique du pacemaker de Mr Brown (comme le confirme une rapide recherche sur la Matrice). Or, qui pouvait avoir accès à ces informations ? D’autres recherches pourront révéler que Legalys offre une couverture médicale complète à ses employés. C’est donc en interne qu’il y a dû avoir une fuite. Dans l’éventualité (improbable) où les personnages parviendraient à pénétrer le réseau de Legalys, ils pourraient même découvrir assez facilement qu’Anthony a accéder au profil médical de Mr Brown récemment (profitant de ce qu’il était en charge de la renégociation des polices d’assurance médicale du cabinet : c’est d’ailleurs ainsi que l’idée de la mise en scène lui est venue). La police est conclue auprès de Evo Corporation et, moyennant quelques contacts bien utilisés, l’information pourrait ainsi aboutir plus facilement aux personnages.
- Autre piste encore : le système de surveillance des bâtiments de Durbuy. Ben n’a pas eu le temps de maquiller entièrement ses traces – ce qui implique, pour les découvrir, de retourner sur place. Si les personnages piétinent, on peut même considérer que pris d’une fierté imbécile, il a signé son intrusion « Morpheus » (information possible à retrouver dans la Matrice); or, dans le milieu, il y a des gens qui connaissent ce nom. Reste à l’interroger…
- Les personnages peuvent également reprendre contact avec Mr Johnson. Celui-ci sera très embarrassé d’apprendre que le contrat était un traquenard (c’est mauvais pour sa réputation). Il ne peut pas se permettre de révéler l’identité de son mandant mais, comme il ne l’apprécie pas particulièrement, il pourrait bien avoir envie de lâcher un indice aux personnages…
Chasseurs de têtes
Si les personnages prennent contact avec Anthony, celui-ci leur donnera rendez-vous dans une ruelle obscure. Il ne tient absolument pas à s’y rendre, mais il y dépêchera un gang local (les Zinneke Berserk), dont les caractéristiques sont égales au Gang des Halloweeners (SR4A, p. 283).
Ces zozos pourraient également s’inviter à tout autre événement qui manque un peu de piment (ils auront simplement vu l’annonce passée par Legalys et reconnu les personnages).
La Magicienne
Si les personnages contactent Legalys sans prendre la précaution d’éviter Anthony, celui-ci – qui s’attendait à cette manœuvre des personnages (il n’en dort plus, le pauvre, depuis qu’il a appris qu’ils ont réchappé à la sécurité) – se présentera comme seul interlocuteur de la firme, et pourra même tenter de convaincre ses patrons que l’élimination des personnages est la meilleure solution. Mais c’est compter sans Idril, qui elle a la confiance de sa hiérarchie et commence à se méfier d’Anthony. Elle décide donc de rencontrer les shadowrunners. C’est risqué, mais elle compte sur sa magie pour la protéger. Elle est sans doute la meilleure piste dont disposent les personnages pour négocier avec Legalys.
S’ils manoeuvrent bien, Legalys est disposée à renoncer à toutes poursuites à leur encontre et même à les « indemniser pour les inconvénients subis » (après tout, cela fait déjà suffisamment de mauvaise presse pour tout le monde). On leur fera bien sûr signer un engagement transactionnel de confidentialité qui, lui, comporte au bas mot 300 pages (Idril leur faisant observer qu’Anthony n’est vraiment qu’un amateur). L’indemnisation en question pourra couvrir la deuxième moitié du salaire promis par Anthony, et même éventuellement une petite prime.
Rafaël Jafferali
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